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L’enfant intérieur…


Remus et Romulus jetés aux flots du Tibre, Moïse sauvé des eaux, Zeus menacé d’être dévoré par son père Cronos, le Petit Poucet abandonné dans la forêt… Et j’en passe et des meilleurs ! Depuis toujours, les mythes, les religions et surtout dans les contes de fées on met en scène des enfants en danger qui, après s’être cachés, ont affronté mille épreuves jusqu’au jour où ils sont devenus des héros. Ces personnages de légende symbolisent parfaitement l’image de notre enfant intérieur. Nous avons tous, en nous, quelques soient les épreuves que l’on a traversées, un enfant triste, brimé, abandonné, malmené, rejeté par les autres (ou interprété comme tel) voir même réduit au silence par l’adulte que nous sommes aujourd’hui. Dans l’enfance, nous avons tous souffert de différentes blessures émotionnelles qui se réactivent et fragilisent les adultes que nous sommes aujourd’hui. Se connecter à notre enfant intérieur, le reconnaître et le libérer, c’est reconnaître et libérer notre essence profonde, notre potentiel créatif, notre spontanéité et, finalement, notre propre nature héroïque.
Aujourd’hui on entend beaucoup parler d’enfant intérieur, de se connecter à lui, de le guérir ou même de lui demander pardon, mais sait-on vraiment ce que cela veut dire ?

Votre enfant intérieur c’est la partie de vous qui est restée au stade de l’enfance, comme un clone, un double de vous enfant qui est quelque part à l’intérieur de vous à l’âge adulte. Cela implique donc que cette partie soit très émotionnelle : c’est comme la mémoire de vos joies et de vos peines mais également la partie créative que vous avez à l’intérieur de votre être et qui ne demande qu’à s’exprimer. Comme un enfant, tout tourne autour des désirs, des envies, des pulsions. Et comme c’est votre mémoire de vous lorsque vous étiez enfant, il représente l’ensemble de vos souvenirs et de vos rêves. C’est une part importante de chacun d’entre nous que l’on ne doit pas négliger. Si vous avez oublié en grandissant de vous en occuper ou de l’écouter à certains moments, vous ne pourrez pas être un adulte complètement épanouit et en harmonie avec vous-même. Celui ou celle que vous êtes aujourd’hui en tant qu’adulte n’est complèt.e est entièr.e que lorsque vous êtes en harmonie avec cette partie si importante de votre être. En effet selon les psychologues, notre enfant intérieur porte des blessures qui nous poursuivent tout au long de notre vie. Se reconnecter avec lui pour en prendre soin permet de retrouver un véritable équilibre intérieur. Nous devons prendre soin de notre enfant intérieur pour notre bien-être et notre estime de soi.

Vous l’aurez compris, il est donc nécessaire d’apprendre à se connecter à son enfant intérieur afin de pouvoir en prendre soin, de guérir ses blessures, de lui dire à quel point il est important pour nous en tant qu’adulte, que nous l’aimons et le remercions pour ce qu’il a fait pour nous tout en lui expliquant que désormais, il est en sécurité et que notre maturité et nos expériences nous permettent de le rassurer, qu’il peut être en paix, en continuant d’exister à l’intérieur de notre nous.

Pour se connecter à votre enfant intérieur et entendre ce qu’il a à vous dire, il n’y a pas des milliers de façons : il va falloir prendre le temps de se poser les bonnes questions dans un premier temps. Suis-je heureuse aujourd’hui dans ma vie d’adulte ? Est-ce que je suis devenue la personne que je voulais être ? Suis-je très émotive ? Est-ce que je me sens souvent triste et/ou en colère sans vraiment savoir pourquoi ? Toutes ces questions, et bien d’autres encore, peuvent nous permettre d’entamer ce discours intérieur avec cette part de nous enfantine. Puis, il va falloir atteindre un deuxième pallier : se connecter profondément au moment présent et au silence. C’est-à-dire, passer par un état méditatif. Ce n’est pas dans le vacarme de votre vie quotidienne entre le travail, les trajets, les obligations et toute la charge mentale que vous allez pouvoir rentrer en contact avec lui…
La méditation en tout cas l’état méditatif est la meilleure façon de vous connecter à lui. Si vous n’avez jamais médité c’est le moment de vous y mettre et vous pouvez lire mon autre article pour découvrir les bases de cette pratique. Vous pouvez également passer par un thérapeute qui propose ce type de connexion et notamment avec l’hypnose par exemple.


Un peu d’histoire…

Dès les années 1940, le psychiatre Carl Jung avait remarqué que, dans les mythologies, bien des sauveurs sont des enfants-dieux. Rien de plus normal, explique-t-il, puisque, par nature, l’enfant est porteur de transformation. Une qualité qui fait bien souvent défaut chez l’adulte. A partir de cette simple observation, il forge l’un des concepts clés de la psychologie analytique, « l’individuation » – un processus qui nous pousse à devenir des individus aussi complets que possible grâce aux capacités, entre autres, de transformation de l’enfant qui vit en nous.

C’est dans les années 1960 que les prémices de l’Enfant intérieur voient le jour dans le monde de la psychologie/psychiatrie. D’abord sous sa forme la plus « simple » : la partie de notre personnalité qui garde la sensibilité d’un enfant, et qui nous amène parfois à nous comporter de façon puérile. Cette idée a ensuite été développée et popularisée par le psychologue américain E. Berne, qui en a fait la base de l’analyse transactionnelle. Selon sa théorie, notre monde intérieur est habité par trois états du moi, que nous utilisons plus ou moins bien : le Parent, qui établit les règles ; l’Adulte, qui pense, décide et résout les problèmes ; l’Enfant, qui ressent et réagit.

C’est au cours des années 1980 que l’idée d’Enfant intérieur prend véritablement son essor dans le monde des thérapeutes. Parmi les pionniers, un célèbre couple de psychologues et analystes, Hal et Sidra Stone. Pour eux, les trois états du moi ne sont pas suffisants, car notre monde intérieur est peuplé d’innombrables sous-personnalités : l’Arriviste, le Tyran, le Protecteur, l’Artiste, le Séducteur… et bien d’autres. Ils ont alors mis au point leur propre méthode, le Dialogue intérieur (“Le Dialogue intérieur”, Le Souffle d’Or, 1997), qui consiste à entrer en contact avec nos sous-personnalités.
La méthode du Dialogue intérieur apporte une dimension supplémentaire : elle permet de retrouver et d’accepter les sous-personnalités qui restent dans l’ombre, celles que l’on renie, notamment l’Enfant intérieur, bien souvent abandonné lors du passage à l’âge adulte.

Dans le même temps, le psychologue américain John Bradshaw – qui s’était fait connaître dans des millions de foyers nord-américains par ses livres et ses documentaires télé sur la famille – a mis au point sa propre méthode. Lui aussi a considéré que la notion de « l’état Enfant » de l’analyse transactionnelle était insuffisante : il manquait les stades du développement. Comme tout enfant, notre Enfant intérieur traverse différentes étapes pour évoluer. C’est au cours de l’une ou l’autre de ces étapes que l’on se coupe de l’enfant qui est en nous, et c’est cette fêlure qui est la cause de notre agitation, de notre mal-être. Sa méthode, qu’il détaille dans son best-seller “Retrouver l’enfant en soi” (Editions de l’Homme, 2004), consiste à découvrir à quel stade du développement nous avons abandonné notre Enfant intérieur.

De nos jours, il y a plusieurs façons d’expliquer cette partie de nous. Chaque auteur propose une vision personnelle de l’enfant intérieur même s’ils se réfèrent tous plus ou moins aux travaux plus anciens sur le sujet. Par exemple pour la psychologue Ariane Calvo : « Il y a plusieurs nous en nous-mêmes, qui sont des parts de nous qui correspondent à plusieurs pages de notre évolution. L’enfant intérieur est alors la part de nous-mêmes la plus sensible, la plus vulnérable, celle porteuse de notre blessure mais aussi celle qui révèle notre authenticité » (auteure de ‘Se réconcilier avec son enfant intérieur’ -Editions Eyrolles-). En bref, c’est le vrai soi.

Comme vous pouvez le constater, c’est donc une notion plus complexe qu’il n’y parait quand on s’y intéresse en profondeur… Le plus important à retenir pour vous ici c’est que nous avons tous cette partie de nous à l’intérieur de nous et qu’il est nécessaire de s’y connecter à un moment donné pour améliorer notre vie d’adulte.


Comment faire en pratique ?

Il existe plusieurs façons de faire. La plus simple et la plus directe est, comme je vous le disais un peu plus haut, l’hypnose. Retrouvez ici le lien pour suivre ma séance d’hypnose pour vous connecter à votre enfant intérieur.



Vous pouvez également, établir un dialogue avec votre enfant intérieur. Vous pouvez pratiquer seul bien sûr mais cela ne remplacera pas le travail effectué avec un thérapeute.
Commencez par vous mettre dans un endroit calme dans lequel vous ne serez pas déranger. Prenez le temps de déconnecter avec tout ce qui vous entoure et posez vos deux mains sur votre plexus solaire. Inspirez profondément et fermez les yeux. Ensuite, adressez-vous à lui comme à une véritable personne, comme s’il était là devant vous. Si c’est vos premières fois dans ce type d’exercice, commencez par lui demander pardon… Pardon de l’avoir négligé depuis tant d’années. Puis parlez-lui tout simplement. Racontez-lui votre vie d’aujourd’hui, ce que vous êtes devenu, ce que vous faites dans la vie, si vous avez une famille… Bref racontez-lui votre vie, vos bonheurs, vos malheurs, sans mentir ni travestir la réalité.
Puis posez-lui des questions, toujours les yeux fermés en l’imaginant devant vous. Comme si vous rencontriez un ami d’enfance que vous n’aviez pas revu depuis des années : « Comment vas-tu ? », « Tu as le temps de discuter quelques minutes avec moi ? », « Comment te sens-tu ? », … Laissez venir les réponses dans votre imaginaire, vous pourriez être surpris des résultats… Au début, ce genre d’exercice peut dérouter, mettre mal à l’aise : c’est la preuve que vous avez du mal à accepter votre Enfant intérieur. Mais en insistant un peu, les changements seront perceptibles.
Prenez enfin le temps de revenir à vous après l’avoir remercié pour cet échange. Pour approfondir un peu cet exercice, prenez une feuille et un crayon (ou des crayons de couleur). Vous le savez, le dessin est l’un des moyens d’expression les plus prisés des enfants. Soit vous pouvez laisser votre créativité et votre imagination vous guider en dessinant par exemple l’adulte que vous êtes aujourd’hui. Ou, jour après jour, mettez en dessin vos émotions. Qu’est-ce qui vous rend triste ou heureux ? … Sans « jouer à l’enfant », accordez-vous, de temps en temps, des moments pour vous détendre, jouer, dessiner ou écrire ce qui vous vient à l’esprit, vous consoler, prendre soin de vous.

Alors me direz-vous, pourquoi écouter son enfant intérieur ?

Ecouter son enfant intérieur, c’est finalement explorer toutes ces facettes pour trouver le meilleur de soi. Ecouter son enfant intérieur, c’est s’aimer dans son ensemble et pas juste les parties de nous qui réussissent ; c’est accepter de ressentir des émotions très contradictoires ; c’est laisser libre court à son imagination parfois et surtout laisser sa créativité s’exprimer par exemple au travers d’activités manuelles et/ou artistiques qui sont d’excellents moyens pour faire ressortir notre enfant intérieur ; …. Redevenez un enfant, sautez dans les flaques, regardez un dessin animé, prenez du temps pour vous et pour lui.

L’enfant intérieur nous permet de sortir de cette dualité du tout blanc ou tout noir, pour gagner en nuance, prendre en compte tous les aspects d’une situation, et au final, grandir. Tout ce que vous avez à faire, c’est de lui faire de la place, d’entrer en contact régulièrement avec lui et d’être à son écoute…

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